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Claude Chiasson
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© Mise à jour le 7 septembre 2014

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Collection Les Génies de la musique, CD No 14: En concert avec la famille Bach
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 Pièce 
Compositeur / Interprète
 Titre 
        Le génie musical de Bach, qui a dominé toute la musique occidentale, est l'héritage d'une longue tradition familiale. Dès le début du XVIIe siècle, ses ancêtres, meuniers et boulangers, s'étaient acquis la notoriété dans la pratique d'un instrument: Johannes, le grand-père de Jean-Sébastien et ses frères furent les premiers à laisser des œuvres écrites. Ainsi les Bach ont-ils acquis - dans 1'étude du choral luthérien et du contrepoint - cet art si allemand des rigoureuses architectures musicales. Cette magnifique lignée ne s'éteignit pas avec Jean-Sébastien Bach: sur les treize enfants qui survécurent de ses deux mariages (sept autres moururent en bas âge), quatre se sont illustrés comme compositeurs, et l'on peut même dire de l'aîné, Wilhelm Friedemann, qu'il fut une sorte de visionnaire préromantique, très en avance sur son époque.
Guide d'écoute
 
   01 JEAN-SEBASTIEN BACH
Concerto pour violon n° 2 en mi majeur
Capriccio sur le départ de son frère bien-aimé
Concerto pour clavecin en fa mineur
Petit Livre d'Anna Magdalena Bach
Menuet BWV 114
Concerto brandebourgeois no 3
Les deux seuls concertos pour violon de Bach qui nous soient parvenus ont été composés à Coethen vers 1720 (ainsi que le Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043), à l'intention du premier violon de l'orchestre de cette petite principauté. Le plus connu est ce Concerto en mi majeur,à l'architecture musicale subtile, où le dialogue entre instrument et orchestre se tisse avec une remarquable complexité. Après le deuxième mouvement, où domine l'admirable chant du violon solo, vient cet Allegro assai à la structure symétrique, avec cinq ritournelles alternant avec quatre brèves interventions du soliste. Il en émane une impression de joie lumineuse et dansante, reflet de cette période qui fut, malgré la mort de sa première femme, l'une des plus heureuses de la vie de Jean-Sébastien Bach.
Le Capriccio qui suit est une (œuvre de jeunesse (vers 1704-1706). Bach, depuis peu organiste à Arnstadt, vient d'épouser sa cousine Maria Barbara, et à ce bonheur conjugal neuf se mêle déjà la tristesse son frère Johann Jacob - son préféré - vient d'entrer comme hautboïste au service du roi de Suède(il mourra d'ailleurs dans ce pays), et ils vont pour la première fois être séparés. Comme Bach alors plongé dans l'étude de Vivaldi et d'Albinoni, il donne à cette petite fantaisie un titre italien: Capriccio sopra la lontananza del suo fratello dilettissimo. Après les ultimes recommandations des parents et amis venus accompagner le voyageur et les touchants adieux, vient le moment du départ, prétexte au ravissant exercice d'imitation qu'est l'Aria du postillon: les postillons portaient en effet un petit cor en bandoulière, et c'est l'allègre sonnerie cet instrument que le clavier imite. Ce thème du postillon est l'un des deux sujets (l'autre étant un motif de fanfare) de la fugue qui suit.
C'est à Leipzig, vers 1730, que Bach aborda les concertos pour un ou plusieurs clavecins, genre qu'il fut l'un des premiers à pratiquer s'inspirant des concertos qu'il avait écrits pour d'autres instruments. Des huit concertos pour un seul clavecin (BWV 1052-1059), le cinquième, en fa mineur, est le plus célèbre, son Largo (2e mouvement) ayant repris de l'ouverture de la cantate Ich steh' mit einem Fuss im Grabe (Je me tiens avec un pied dans la tombe), composée en 1729.
Grâce à Anna Magdalena, qui en rédigea elle-même le titre, suivi de la mention Anno 1722, on sait de source sure que le premier recueil du Petit livre d'Anna Magdalena Bach fut écrit à Coethen. Ce menuet, bien connu des apprentis pianistes, fait partie du second livre, que Bach commença à Leipzig en 1725.
Les Concertos brandebourgeois doivent leur nom au fait que Bach les dédia au margrave de Brandebourg, oncle du roi de Prusse. Le troisième, en sol majeur, a été écrit pour 9 instruments à cordes (3 violons, 3 altos, 3 violoncelles) et continuo. L'impression de plénitude et d'harmonie naît de l'équilibre entre les parties, qui tantôt s'unissent pour constituer le tutti, tantôt se séparent en trois groupes instrumentaux, tantôt mettent en valeur un soliste.
Bach J.S. / Violon: Wolfgang Schneiderhan, Orchestre: Baroque de Vienne, Direction: Moshe Atzmon
 Concerto pour violon No 2 en mi majeur Allegro 3e mouv
   02
Bach J.S. / Piano: Jörg Demus
 Capriccio sur le départ de son père Aria du postillon
   03
Bach J.S. / Piano: Jörg Demus
 Capriccio sur le départ de son frère bien-aimé Fugue
   04
Bach J.S. / Clavecin: Isabelle Nef, Orchestre: de Chambre de Radio Genève, Direction: Pierre Colombo
 Concerto pour clavecin Largo
   05
Bach J.S. / Clavecin: Isabelle Nef, Orchestre: de Chambre de Radio Genève, Direction: Pierre Colombo
 Concerto pour clavecin Presto
   06
Bach J.S. / Piano: Jörg Demus
 Petit livre de Magdalena Bach Menuet
   07
Bach J.S. / Orchestre: Ensemble Baroque de Zurich, Direction: Carl Schuricht
 Concerto Brandebourgeois en sol majeur No 3 1e mouv Allegro
   08 Quatre des fils de Bach devinrent musiciens Wilhelm Friedemann (1710-1784), le deuxième enfant et l'aîné des fils de Maria Barbara, son cadet Carl Philipp Emanuel (1714-1788), Johann Christoph Friedrich (1732-1795), fils aîné d'Anna Magdalena, et enfin Johann Christian (1735-1782), appelé en France Jean-Chrétien, !e plus jeune, qui n'avait que quinze ans à la mort de son père.
Une légende particulièrement tenace a fait de Wilhelm Friedemann un ivrogne et un aventurier peu scrupuleux. Tout au plus fut-il instable, avec cette excuse d'avoir été largement incompris de ses contemporains, qui ne 1ui reconnurent guère que le titre de plus grand organiste de son temps (C'est le seul des fils du Cantor qui ait montré ce talent). Or, des fils de Bach, ii fut sans doute celui qui s'attacha le plus à perpétuer !a tradition allemande, se rebellant contre les toutes-puissantes modes italiennes (cette pourquoi il quitta Dresde, où elles régnaient par trop). Il fut aussi un précurseur de la forme sonate, et ses œuvres instrumentales ont une intensité expressive qui annonce le romantisme. Tel est le cas du plaintif adagio de cette Symphonie pour flûtes traversières et cordes, qui s'enchaîne à la fugue, magnifique de fermeté et d'élan.
Bach W.F. / Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Symphonie pour flûtes traversières et cordes en ré mineur Adagio
   09 On le surnomme le Bach de Berlin et de Hambourg. En effet, Carl Philipp Emanuel était claveciniste dans l'orchestre du prince héritier de Prusse, et lorsque celui-ci monta sur le trône, sous le nom de Frédéric II, il le suivit à Potsdam. Constatant la vénération du souverain pour son père, il fut l'instigateur de la fameuse visite du Cantor au souverain (visite qui eut pour résultat l'Offrande musicale). En 1768, il succéda à Telemann au poste de directeur de musique à Hambourg, où il resta jusqu'à sa mort. Un juste équilibre entre fermeté et élégance caractérise sa production qui se partage entre œuvres religieuses, musique de chambre et pièces pour clavier. Carl Philipp Emanuel, dont la renommée était grande, fut l'un des derniers maitres du clavecin, et ce concerto marque l'apogée d'un instrument qui sera bientôt détrôné par le pianoforte.
Bach C.P.E. / Clavecin: Frank Pelleg, Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Concerto pour clavecin en ré mineur Allegro
   10
Bach C.P.E. / Clavecin: Frank Pelig, Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Concerto pour clavecin en ré mineur Poco andante
   11
Bach C.P.E. / Clavecin: Frank Pelig, Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Concerto pour clavecin en ré mineur Allegra assai
   12 Voici maintenant le Bach de Londres et de Paris , assurément celui des enfants de Jean-Sébastien qui subit le moins son empreinte. Il renia d'ailleurs la tradition familiale au point d'afficher son amour pour l'opéra italien et de se convertir au catholicisme (plus sans doute par opportunisme que par conviction). Ses opéras italiens eurent du succès en Angleterre, où il organisa les premiers concerts publics par abonnement. Mais s'il était imaginatif et entreprenant, ses qualités de gestionnaire laissaient à désirer, et il finit ruiné après avoir mené la vie à grandes guides. Il a de la facilité dans son abondante production, certes, mais aussi une grâce et une indéniable sensualité mélodique, qui ne seront pas sans influencer Mozart. Ses nombreuses symphonies (certaines sont des ouvertures d'opéra) et symphonies concertantes en offrent les plus caractéristiques exemples.
Bach J.C. / Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Sinfoniette No 3 en ut majeur Allegro
   13
Bach J.C. / Orchestre: de Chambre de Jérusalem, Direction: Mendi Rodan
 Sinfoniette No 3 en ut majeur Rondo grazioso
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