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Claude Chiasson
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© Mise à jour le 7 septembre 2014

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Collection Les Génies de la musique, CD No 05: Piano en intimité
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 Pièce 
Compositeur / Interprète
 Titre 
        Mozart commence à écrire pour le clavecin, puis il adopte le piano vers 1777. Beethoven a alors sept ans, et c'est en tant que pianiste qu'il obtiendra ses premiers succès. Brillant, puissant, piano sait aussi se faire allègre, tendre ou élégiaque. Schubert ouvre 1'âge romantique, puis piano, avec Schumann, traduit les plus secrètes palpitations de l'âme. C'est aussi le règne des grands virtuoses. Chopin et Liszt ont acquis la célébrité par leur jeu éblouissant. Et c'est grâce à l'extraordinaire diffusion du piano que leurs œuvres sont entrées dans l'intimité des salons.
Guide d'écoute
 
   01 MOZART
Sonate en la majeur K. 331 Marche turque Rondo en ré majeur K. 485
Tous les pianistes en herbe affrontent tôt ou tard la Marche turque, l'une des plus célèbres pages de Mozart. On crut longtemps que cette Sonate en la majeur datait de 1778 et du second et décevant séjour a Paris. Mais on sait aujourd'hui quelle fut composée trois on quatre ans plus tard - soit à Munich, où Mozart resta jusqu'en mars 1781 pour la création de son opéra Idoménée, soit à Vienne, où son retour fut marqué par l'orageuse rupture avec le prince-archevêque de Salzbourg et par son idylle mouvementée avec Constance Weber.
Le premier mouvement (Andante grazioso) est remarquable pour ses brillantes variations (au nombre de six) sur un thème pastoral. Le second mouvement n'est pas l'Andante habituel, mais un menuet.
Le troisième mouvement n'est autre que le célébrissime rondo alla turca, qui reflète bien le goût de l'époque pour les < turqueries > et autres féeries plus ou moins orientalisantes. C'est l'armée des janissaires qui défile ici, avec ses fanfares dont la couleur exotique est rendue par les nombreux arpèges (exécution successive et non simultanée de toutes les notes d'un accord, lies on non) et les appoggiatures (note supplémentaire d'ornement, étrangère à l'accord avec lequel elle est jouée et indiquée sur la portée dans une taille réduite). A l'alternance de quatre mélodies allègres succède un finale plein de brio, qui semble invoquer l'arrivée en grande pompe du sultan et de sa cour.
Faut-il rappeler que Mozart, à cette .poque, composait L'Enlèvement au sérail, l'une des plus délicieuses turqueries offertes par l'opéra?
A l'origine genre poétique autant que musical, le rondo (italianisation du français rondeau) est caractérisé par une composition couplets-refrain (lequel constitue le thème principal). Vivacité et gaieté caractérisent cette forme fondamentale de l'expression musicale, que l'âge classique va intégrer à la savante architecture de la forme sonate.
Composé au début de 1786 (quelques mois avant la première des Noces de Figaro), ce Rondo en ré majeur est plus proche du finale de sonate que de la joyeuse simplicité du rondo traditionnel. Par l'élégance et le charme de la structure mélodique, cette œuvre rappelle plus brillantes pièces de musique de chant de Jean-Chrétien Bach, qui fut à Londres ami précieux pour le petit Mozart.
En la majeur
Mozart / Piano: Lili Kraus
 Sonate K331 Marche turque 3e mouv
   02 BEETHOVEN
Sonate pour piano op. 27 no 2 en do dièse mineur < Clair de lune >
Bagatelle en 1a mineur op. 57 <Lettre à Élise >
Écossaises op. 83
Beethoven n'a guère plus de trente ans lorsqu'il compose cette sonate. II na pas encore perdu tout espoir de guérir cette surdité qui transforme la vie quotidienne en cauchemar, mais les lettres écrites à ses amis révèlent sa détresse. Tout à coup le ton change : il est amoureux et se croit aimé. C'est l'exaltation. L'objet de sa passion est une comtesse italienne de seize ans, cousine des demoiselles von Brunswick, auxquelles il donne des leçons. Elle s'appelle Giulietta Guicciardi et elle se montre aimable. Comment ne serait-elle pas flattée la vénération d'un musicien qui a la faveur l'élite viennoise ? Beethoven, lui, pense déjà à l'hyménée. Giulietta n'imaginait sans doute même pas la possibilité d'une telle mésalliance. Elle se laissa courtiser deux ans puis rompit sans le moindre ménagement pour épouser un autre musicien, Wenzel Robert von Gallenberg, qui avait à ses yeux deux mérites; ii était beaucoup plus jeune et ii était comte.
Beethoven fut désespéré, mais en 1801, il était encore tout à ses illusions amoureuses lorsqu'il dédia à Giulietta cette sonate, sans autre titre que quasi una fantasia. Ce nom de < Clair de lune > lui fut donné plus tard par le critique Ludwig Rellstab, qui y vit une évocation des reflets de la lune sur le lac des Quatre-Cantons... Jusque-là les Viennois l'appelaient plus simplement Laubensonate (sonate de la tonnelle), le compositeur ayant, dit-on, esquissé cette œuvre au jardin.
Dès le premier mouvement, Beethoven prend des libertés avec la forme de la sonate, remplaçant l'habituel Allegro par un Adagio sostenuto. Une page admirable, où les triolets dessinent une mélodie douloureuse, tendre et résignée, qui se détache mélancoliquement sur les obsédants accords de basse. Le deuxième mouvement, un Allegretto en forme de menuet, nous ramène dans un monde où règne encore la joie, comme pour mieux nous livrer à la tension dramatique croissante et à l'émotion tumultueuse du finale (Presto agitato).
C'est Beethoven qui a fait de la bagatelle, catégorie assez mal définie s'appliquant à des pièces courtes, de style divers, un véritable genre musical : l'opus 33(1802) regroupe sept bagatelles, l'opus 119 (1822) en compte onze. Sans parler de cette Bagatelle en La mineur (1808-1810) qu'il est à peine nécessaire de présenter puisqu'elle est universellement connue sous le titre de Lettre à Élise...
L'écossaise est une sorte de contredanse au rythme assez rapide (généralement sur une mesure 1 2/4)) qui fut très en vogue au début do XIXe siècle (son origine est obscure mais semble n'avoir aucun rapport avec l'Écosse). Son succès était tel à Vienne que Beethoven et Schubert s'y adonnèrent à leur tour.
En ré majeur
Mozart / Piano: Lili Kraus
 Rondo K485
   03 Op 27 No 2 en do dièse
Beethoven / Piano: Friedrich Gulda
 Sonate No 14 Clair de lune
   04 OP57 en la mineur
Beethoven / Piano: Dorel Handman
 Bagatelle Lettre à Élise
   05
Beethoven / Piano: Dorel Handman
 Écossaises op83
   06 SCHUBERT
Impromptu en sol dièse majeur D. 899
Ecossaises
Deux Moments musicaux op.94
Le nom d'impromptu apparalt pour la première fois en 1822. Cette pièce courte de libre inspiration s'inscrit dans la tradition du romantisme allemand. Schubert en composera huit pendant l'année 1827. Les quatre premiers forment le recueil D. 899. Cette initiale D. est celle du musicologue autrichien Otto Erich Deutsch qui, en 1951, publia à Londres (et en anglais) un catalogue des œuvres de Schubert.
L'impromptu en sol dièse majeur, troisième du recueil D. 899, est un chef-d'œuvre de recueillement et de ferveur. Soutenue par une harmonie épurée, la main droite égrène en brefs arpèges la mélodie lente et grave. On y sent frémir un lyrisme contenu, concentré, qui tout à coup rayonne avec une intensité presque mystique. Les intervalles réduits, souvent chromatiques, accentuent la tension, tandis que les modulations (changements de ton) ouvrent soudain des perspectives inattendues.
Les Moments musicaux, au nombre de six, furent composés à la mème époque que les Impromptus. Le n° 2 et le n° 3 nous révèlent un Schubert qui sait redonner fraicheur et vigueur aux thèmes populaires (il s'inspire ici du folklore hongrois).
En sol dièse majeur
Schubert / Piano: Friedrich Gulda
 Impromptu D 899
   07
Schubert / Piano: Lili Kraus
 Écossaises
   08 op 94 en la bémol majeur
Schubert / Piano: Lili Kraus
 Deux moments musicaux No2 et No 3
   09 SCHUMANN
Scènes d'enfants
Carnaval
Avec ces Scènes d'enfants, datant de 1838, Schumann se révèle un maître de la miniature poétique. Il est aussi le premier compositeur inspiré par l'enfance. Malgré les titres donnés à cette série de treize tableaux, il ne s'agit pas de musique descriptive : Je ne connais rien de plus stupide, déclara le compositeur, que l'appréciation de Rellstab (le même qui baptisa Clair de lune, la sonate de Beethoven) sur mes Scènes d'enfants. II suppose vraiment que je mets devant moi un enfant qui braille, et que je cherche à imiter ses cris.
Sa musique ne se veut pas descriptive mais intuitive. L'œil du poète, écrivait-il encore, est le plus riche et le plus beau. Je ne vois pas les objets tels qu'ils sont mais tels que je les conçois. C'est donc une vision intérieure, un retour à un monde perdu, à la recherche des sources les plus mystérieuses de l'âme. Conception éminemment romantique, qui pourrait donner lieu au pathos. Mais Schumann a su donner à ces joyaux pour piano une exquise concision qui donne paradoxalement plus d'ampleur à la vision.
En 1834, Schumann a vingt-quatre ans, et il a renoncé à une carrière de virtuose du piano pour choisir la composition. Mais i1 n'a pas oublié les exaltations de ses vingt ans, ses premiers essais littéraires, sa croisade pour Chopin, ses articles enflammés pour défendre la noblesse de l'art. C'est tout cela qu'il transpose dans son Carnaval, suite de petites scènes qu'il voulait d'abord traiter sur quatre notes, puis auxquelles il associa des personnages de la Commedia dell'arte. Une manière de traiter comme des fêtes galantes nostalgiques les enthousiasmes d'une jeunesse bouillonnante.
Schumann / Pianiste: Benjamen Oren
 Scènes d'enfants Rêverie No 7
   10
Schumann / Piano: Nikita Magaloff
 Carnaval: No 1 Préambule, No 4 Valse noble, No 5 Eusebius, No 6 Florestan, No 9 Papillons
   11 CHOPIN
Prélude no 15 en ré bémol majeur La Goutte d'eau
Nocturne op. 15 no 2 en fa dièse mineur
La valse du petit chien op. 64 no 1
Commencés à Paris en 1836, les 24 Préludes op. 28 furent achevés à Majorque où Chopin arriva avec Georges Sand à l'automne 1838. Séjour qui se voulait paradisiaque et qui tourna an cauchemar: au lieu du soleil, l'humidité d'un hiver anormalement pluvieux, qui aggrava la phtisie du musicien; au lieu de gaieté, l'isolement, ce couple scandaleux faisant l'objet d'une véritable ségrégation de la part des autochtones.
Chopin ne put travailler que grâce au dévouement tout maternel de sa compagne, qui alla demander asile aux moines. II trouva ainsi logement plus salubre et un piano.
Ces Préludes obéissaient à un plan particulier. D'une part, une alternance d'états d'âme opposés (une pièce rapide et passionnée succédant à une page calme et limpide); d'autre part, ils devaient être écrits dans chacune des 24 tonalités (12 majeures et 12 mineures). Chargé d'émotion, le Prélude n° 15 s'apparente plutôt à un nocturne. Sa construction rappelle celle d'un lied, avec, en introduction et en fin, une mélodie suave et plaintive, et une partie centrale violente et tourmentée, avec une tempête de notes à la répétition lancinante.
Si les classiques faisaient de la clarté une vertu essentielle, les romantiques ont privilégié la nuit, génératrice de mystères. Le nocturne et ses mélancolies crépusculaires deviendront un genre très prisé au XIXe siècle. Avec ses 21 Nocturnes, Chopin allait développer de façon spectaculaire les qualités expressives du piano. Composé en 1831-1833, le n° 2 de l'opus 15 est un chef-d'œuvre de douceur lyrique.
Toutes les dissertations sur l'art de Chopin sont vaines si on oublie de l'écouter. 11 y a dans son instinct du piano une magie qu'il est seul à posséder. Cette Valse de 1847 le prouve.
En ré bémol majeur
Chopin / Piano: Vlado Perlemuter
 Prélude No 15 La goutte d'eau
   12 En fa dièse mineur
Chopin / Piano: Vlado Perlemuter
 Nocturne No 2 op15
   13
Chopin / Piano: Vlado Perlemuter
 Valse No 6 Valse du petit chien op64
   14 LISZT
Nocturne n 3 Rêve d'amour
Rhapsodie hongroise No 9
Au romantisme élégiaque des trois Rêves d'amour répond le romantisme du réveil des nationalités. Les 19 Rhapsodies hongroises été composées entre 1846 et 1885 c'est dire combien Liszt, qui pourtant était né dans famille de langue et de culture allemande attachait d'importance à ces racines nationales. Du reste, il se souvenait d'avoir entendu les violons des tziganes de la Puszta. Et il a réussi à en transposer le rythme et la couleur de dans brillantes pages pour piano.
Liszt / Piano: Bela Siki
 Nocturne No 3 Rêve d'amour
   15
Liszt / Piano: France Clidat
 Rhapsodie hongroise No 9 Le Carnaval de Pesth
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